Hier, nous avons fait une pause dodo à une trentaine de kilmètre au sud d'Egirdir, après une répétition du spectacle dans les vergers (enfin... on a répété toutes les scènes au moins une fois ! reste à faire les filages) qui s'est terminée par une leçon de choses (Sinoë a découvert et appris à reconnaître de nouveaux arbres : peuplier, pommier, prunier, pêcher, noyer...). Nous aurions bien aimé rester dans notre petit coin de verdure où quelques paysans passaient de temps en temps pour la nuit. Mais nous avons préféré prendre la route pour ne pas être dérangés par la gendarmerie ou la police (toujours suspicieuses) comme ce fut le cas les deux dernières nuits. Une fois à 22h... pas de problème et pas embêtante... contrôle de routine de ces romanichels. Mais la nuit précédente, c'était à 3 heures du matin (réveil à la lampe torche et aux girophares), alors que nous étions en rase campagne au bord d'une route minuscule et dans le lit asséché d'une rivière (au moins, on n'était pas chez quelqu'un!) Eh bien malgré cette heure tardive, il fut difficile de faire valoir notre droit citoyen à faire usage d'un recoin pour garer notre camion pour la nuit. Marchandages, négociations... et en montrant qu'il y avait des enfants, j'ai gagné la partie avec la promesse de déguerpir au petit matin. On pense que des villageois nous voyant là (immatriculés à Istanbul) ont prit peur. C'est vraiment une expérience intéressante de vivre l'oppression que le sédentaire fait subir au nomade quant à l'appropriation possible (ou non ; le jour, mais pas la nuit) d'espace réputés "publics".

Bref, hier soir, nous nous sommes arrêtés dans une petite gargotte de bord de route pour le repas du soir... et nous avons gagné en prime l'hospitalité gracieuse pour notre camion. A renouveller. Mais, hier soir nous avons gagné bien plus. Nous avons fait la rencontre d'un personnage passionnant. Muhamet... il faut absolument qu'on vous en reparle.

Bonne continuation à tous

Joel